Les effets des ondes sur la santé : que sait-on ?

Une récente Rencontre scientifique organisée par  l’Anses et le Centre International de Recherche sur le Cancer de l’OMS a fait le point sur le niveau de connaissances en matière d’ondes électromagnétiques et santé. Ce qu’il faut en retenir.

 

Les champs électromagnétiques dans leur ensemble peuvent être divisés en deux grandes catégories : les champs de basses fréquences émis dans notre environnement par la circulation du courant électrique (lampes, appareils électro-ménagers…) et les radiofréquences utilisées pour transmettre des informations, sans fil, par le biais des ondes électromagnétiques (diffusion de la télévision, de la radio, téléphonie mobile, wifi, satellites…).

"Ces ondes radiofréquences sont utilisées depuis longtemps. Ce qui a changé depuis 20 ans c’est que nous y sommes plus exposés, et que ces ondes sont plus proches de nous avec la téléphonie mobile : les émissions d’ondes des téléphones mobiles ont lieu à proximité du corps, et au niveau de nos têtes, informe Olivier Merckel, chef de l’unité d’évaluation des risques liés aux nouvelles technologies à l’Anses. Cette forte présence des ondes électromagnétiques dans notre quotidien justifiait d’engager des recherches afin de savoir si ces ondes pourraient avoir un impact sur notre santé", indique-t-il. Nous avons maintenant beaucoup d’études sur les effets de ces radiofréquences.

Pas de risque identifié des ondes électromagnétiques

"Quelques études épidémiologiques, qui cherchaient à mettre en relation l’usage des téléphones mobiles avec l’apparition de pathologies, ont laissé penser qu’il pourrait exister un lien entre un usage intense et prolongé de la téléphonie mobile et des tumeurs au cerveau", informe Olivier Merckel. Cependant, des études réalisées en laboratoire (biomédicales) ont été réalisées pour tenter d’identifier des mécanismes biologiques possibles et quels impacts ces ondes pouvaient avoir sur notre organisme.

"L’analyse et la synthèse de milliers d’études n’ont pas mis en évidence de relation directe entre l’exposition à ces ondes et la santé", rapporte notre expert. L’étude Mobi-kids* publiée en décembre 2021 et menée chez des adolescents dans plusieurs pays, n’a pas montré non plus de lien entre l’usage du téléphone et l’augmentation du risque de tumeurs. "Il faut cependant rester prudent sur ce sujet", estime Olivier Merckel qui indique que "des incertitudes subsistent malgré tout dans l’évaluation scientifique" et que c’est pourquoi "il paraît raisonnable d’adopter une certaine prudence dans l’usage de ces technologies nouvelles".

L’Anses recommande surtout un usage raisonné du téléphone portable et l’utilisation d’un kit mains-libres pour les enfants, dont l’organisme est en plein développement, qui sont exposés très tôt aux écrans et qui le seront très longtemps. Pour les adultes qui souhaitent limiter leur exposition à ces ondes électromagnétiques, il est conseillé de :

  • Mettre son portable en veille et idéalement même d’éteindre son portable la nuit.
  • Utiliser un kit mains-libres (soit avec des oreillettes) qui éloigne le téléphone de votre tête.
  • Ne pas laisser son téléphone à côté de son lit la nuit.

Quid de l’hypersensibilité aux ondes ?

Certaines personnes se déclarent sensibles aux ondes électromagnétiques (électrohypersensibles), avec des symptômes comme des maux de tête, des vertiges, des troubles de la vision… "De nombreuses études ont été menées sur ce sujet et leur analyse ne permet pas d’établir que les symptômes décrits par ces personnes puissent être causés directement par leur exposition aux ondes électromagnétiques", rapporte le chef de l’unité d’évaluation des risques liés aux nouvelles technologies à l’Anses.

Cela ne veut pas dire qu’un lien est impossible mais aujourd’hui ces symptômes restent inexpliqués. "Il est important d’améliorer la prise en charge de ces personnes qui attribuent leurs symptômes aux ondes, et qui doivent souvent adapter leur quotidien pour y faire face", estime Olivier Merckel. Il n’existe pas encore de recommandations médicales pour la prise en charge des personnes électrohypersensibles.