Un anticorps testé sur les animaux soulagerait l'endométriose sans avoir recours à la chirurgie
L'endométriose est
une maladie courante. Cependant, ses traitements actuels se limitent à des
agents hormonaux qui peuvent soulager la douleur, mais qui ne la guérissent
pas. Un médicament à base d’anticorps a montré ses preuves chez des singes en
tant que modificateur de la maladie.
Un nouveau traitement par anticorps contre l'endométriose a
permis de réduire sans chirurgie les lésions de la maladie, ainsi que la
fibrose associée. Testée uniquement sur des singes, la recherche est actuellement
soumise à la relecture par des pairs.
L'étude d'échantillons d'endométriose humaine a montré que
la progression de la maladie était associée au développement de l'inflammation
et de la fibrose. En outre, les niveaux d'une molécule de signalisation appelée
interleukine-8 (IL-8), un acteur majeur de la réponse inflammatoire de
l'organisme, étaient fortement régulés à la hausse dans les tissus
endométriosiques. À partir de cette observation, les chercheurs ont mis au
point un traitement par anticorps (appelé AMY109) qui se lie à la signalisation
de l'IL-8 et la bloque.
Des résultats préliminaires à tester sur l’humain
Chez deux des quatre singes atteints par une endométriose
spontanée, le blocage de l'IL-8 par l'anticorps anti-IL-8 a réduit la taille
des lésions, la fibrose et les adhérences. Les auteurs ont ensuite développé un
anticorps plus puissant pouvant être administré par injection sous-cutanée
mensuelle. En testant deux doses différentes par rapport à un témoin, ils ont
constaté le même effet chez des singes ayant subi une implantation chirurgicale
de tissu endométrial, afin d'imiter la condition humaine.
Si le possible lien entre l'IL-8 et l'endométriose devra
faire l'objet d'une étude plus approfondie, « AMY109 pourrait représenter une
thérapie modificatrice de la maladie pour les patientes atteintes
d'endométriose », concluent les chercheurs à partir de ces résultats
préliminaires.